Sans-titre

Il convient de regarder les dessins de Françoise Vigot comme on tient une noix dans le poing fermé pour la poser ensuite sur le champ du papier, la regarder distraitement d‘abord, puis la contempler intensément, dans son étrangeté. Il y a cette perfection que l‘on scrute et qui nous oppose sa fermeture, la résistance d‘une solidité.
Les fruits, les coquillages et les coraux, forment une collection propice à un tel exercice d‘approche et de persistance du réel. Chaque objet est un noyau, disposé au centre du papier, enserré dans un espace blanc, solitaire. Chacune de ces formes offre au regard des trouées, un labyrinthe, une intériorité. S‘établissent un curieux effet de proximité et de distance, un silence, une cécité, un dévoilement. La précision de chaque forme renvoie au réel et nous en éloigne pour peu que nous attardions. Peut-on y voir un effet d‘une spiritualité matérielle ? Je le crois.